L'intelligence des villes et la nouvelle révolution urbaine
Paris. Centre Pompidou. Grande Salle. 18 et 19 décembre 2018
Aux défis presque inconcevables que constitue l’Anthropocène pour l’humanité confrontée aux effets désastreux de sa propre toxicité, des villes et des territoires tentent de répondre en se mettant en réseau – des open cities aux « territoires positifs ». Nous vivons, en même temps, une nouvelle « révolution urbaine » et territoriale (avec les « territoires numériques » ) qui pourrait être inurbaine, c’est à dire inhumaine : dénuée d’urbanité – et la ville dénuée d’urbanité devient la jungle.
Face à ce qui constitue un risque que chacun pressent désormais plus ou moins (fusse en pratiquant le déni), les Entretiens du nouveau monde industriel 2018 entendent poser que la « résistance » à ce devenir n’a aucun avenir si elle ne parvient pas à l’invention d’une nouvelle intelligence urbaine s’emparant de ces transformations révolutionnaires, et en partant des territoires apprenants que pourraient et devraient devenir les villes et conurbations engendrés par les derniers développements de ce que Clarisse Herrenschmidt a appelé « l’écriture réticulaire » et Antoinette Rouvroy « la gouvernementalité algorithmique ».
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Renkan : Espace ENMI2018
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Programme provisoire
Ouverture de la salle : 9h20
Session 1 : Introduction |
Mardi 18 décembre – 9h30-10h30 |
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Comme cela a été maintes fois souligné, de Jean-Pierre Vernant à Henri Lefèbvre en passant par Vere Gordon Childe, l’urbanisation, telle qu’elle s’engage au Néolithique, conduisant à la concentration de richesses autour de palais qui sont aussi des greniers, intensifie les relations sociales et fait apparaître des « technologies intellectuelles » (au sens de Jack Goody, comme écritures et systèmes de numération) qui engagent l’histoire citadine de l’intelligence individuelle et collective. |
9h30 : Patrick Braouezec, Introduction (Président de l’EPT Plaine Commune)
9h45 : Bernard Stiegler, Efficience et finalité dans le nouveau génie urbain : principaux enjeux de la troisième révolution urbaine (Institut de Recherche et d’Innovation, IRI)
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Session 2 : Smartness et infrastructures |
Mardi 18 décembre – 10h30-13h00 |
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Nous faisons l’hypothèse qu’une nouvelle révolution urbaine s’accomplit – dont les discours sur l’intelligence calculée et répartie dans les espaces communs sinon publics, ce qui est appelé smartness au sens de Sam Palmisano (IBM) – , désignent une facette, où les fonctions urbaines se reconfigurent très profondément à travers la réticulation généralisée et la digitalisation opérées comme ubiquitous computing, conduisant aux « villes connectées », c’est à dire calculées en permanence et en totalité. Comment spécifier ce qui advient ainsi du côté des infrastructures telles que David Berry les appréhende comme processus d’« infrasomatisation » ? Quels sont les nouveaux agencements qui s’opèrent entre le global et le local dans ce contexte ? Qu’est-ce qui caractérise la supposée « smartness », et en quoi pourrait-elle et devrait-elle participer d’une nouvelle intelligence des Habitants des villes, cités et tissus urbains et conurbains ? |
10h30 : David Berry, The Neguentropic University : Infrasomatization, Data Intensive Society, and Anti-Smart Technologies (Sussex University)
11h10 : Robert Mitchell, Smartness & Populations as Infrastructure (Duke University)
11h50 : Daniel Kaplan et Mathieu Saujot, Innover, imaginer et gouverner dans la ville numérique réelle (Fing et IDDRI)
12h30 : Discussion
13h00 : Fin de session
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Session 3 : Villes, localités, réseaux |
Mardi 18 décembre – 14h15-19h00 |
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Les échelles se sont massivement transformées au cours des dernières décennies, modifiant foncièrement les rapports de souverainetés et les hiérarchies entre héritage politique de la modernité et autonomie croissante de l’initiative économique. Quelles modes de vie et nouveaux dynamismes des localités sont-ils possibles entre ces échelles, et en quoi permettent-ils d’espérer qu’émergent des ouvertures et réticulations positives, plutôt qu’une aliénation accrue de ces « hypervilles » ? Quelles responsabilités et fonctions régaliennes sont-elles requises du côté des pouvoirs légitimement issus d’un exercice réel de la citoyenneté ? Quelle plasticité de l’individuation psychique et collective les nouvelles spatialités et temporalités urbaines peuvent-elles favoriser au-delà des captations addictives et ruineuses pour l’attention ? |
14h30 : Saskia Sassen, The rise of extractive logics : Urban impacts (Columbia University)
15h15 : Gerald Moore, Stimuler la ville : la noodiversité au-delà de la neurodiversité (Durham University)
15h45 : Louis Henry, Dénominateurs communs (Caisse des Dépôts et Consignations)
17h00 : Noel Fitzpatrick, The Real Smart (Data) City (Dublin Institute of Technology)
17h30 : Mathieu Triclot et Thomas François, L’expérience RennesCraft : Expérimenter la production de l’espace urbain par la médiation de Minecraft (UTBM et 3HC-Rennescraft)
18h15 : Franck Cormerais, L’hyperville, un territoire apprenant (Université Bordeaux-Montaigne)
19h00 : Fin de session
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Ouverture de la salle : 9h20
Session 4 : À propos d’une « nouvelle révolution urbaine » |
Mercredi 19 décembre – 9h30-12h30 |
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Comme tous les autres secteurs économiques, les techniques du bâtiment, des travaux publics et de l’aménagement du territoire sont désormais reconfigurées par le processus d’hyperindustrialisation que provoque la numérisation. Cela affecte et affectera bien plus encore à l’avenir les conditions de la programmation urbaine, de la concertation, de la construction, de la gestion et des services, tout autant que l’économie urbaine en général et les politiques locales. Comment les habitants peuvent-ils s’approprier ces nouvelles dynamiques – pour ne pas s’en trouver exclus – et que permettent d’espérer les « communs urbains » ? Que nous apprend à cet égard la brève histoire des modèles d’organisation du travail spécifiquement issus de la « révolution numérique » ? Quelle nouvelle économie urbaine est-il possible de favoriser, et contre quelles tendances anthropiques (au sens où le GIEC parle d’« anthropogenic forcings ») doit-elle se mobiliser ? Comment repenser les ressources et leurs rapports aux localités ? |
9h30 : Olivier Landau, Production et Urbanité (Institut de Recherche et d’Innovation, IRI)
10h00 : Raphaël Besson, Pour une biopolitique des villes (Villes et Innovations)
10h40 : Giorgio Griziotti et Hervé Le Crosnier, « Neurocapitalisme » entre métropoles et traversées (Cognitive Factory et C&F Éditions)
11h20 : Pierre Clergue, Panser notre relation à la matière (Institut de Recherche et d’Innovation, IRI)
11h50 : Discussion
12h30 : Fin de session
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Session 5 : Le terrain du territoire, c’est-à-dire les habitants |
Mercredi 19 décembre – 14h00-18h30 |
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Le terrain du territoire, c’est à dire les habitants 1. : Equateur, Loos-en-Gohelle, Plaine CommuneLes « smart cities » sont généralement conçues selon les canons d’une prospérité urbaine toute calquée sur les commodités et fonctions économiques et politiques caractéristiques du consumer capitalism. Mais que se passe-t-il du côté des territoires d’habitats précaires, aux fronières externes du « développement » et de la « croissance » ? Comment les localités lésées par ce « développement » et cette « croissance » peuvent-elles trouver dans les capacités de délibération et d’action offertes par les technologies les ressources d’une nouvelle « résilience » ? Que peuvent inventer les offices de gestion de l’habitat social dans le nouveau contexte ? Quelles sont les spécificités des conurbations autour des zones de métropolisation caractéristiques de la haute connectivité ?
Le terrain du territoire, c’est à dire les habitants 2. : Pas-de-Calais et l’Anti-Atlas marocainLes technologies de virtualisation, de simulation et de modélisation en trois dimensions qui ont massivement transformé l’expérimentation scientifique aussi bien que l’ingénierie et la production industrielle peuvent-elles venir entre les mains des habitants – et en particulier des plus jeunes – à travers les jeux vidéos ? Dans quelle mesure les habitants peuvent-ils devenir délibérativement destinateurs aussi bien que destinataires des informations recueillies par les capteurs urbains ? Que peut apporter une « haute technologie » aux habitants de l’Anti-Atlas marocain ? |
14h00 : Sara Baranzoni et Paolo Vignola, Inventer des localités. Pour une nouvelle intelligence urbaine (UArtes Guayaquil)
14h40 : Jean-François Caron, Développement durable et résilience territoriale (Maire de Loos-en-Gohelle)
15h20 : Camille Picard, Mobiliser le territoire par le(s) projet(s) (DRIF Caisse des Dépôts et Consignations)
16h00 : Discussion
16h30 : Pause
16h50 : Jérôme Capelle et Alain Gressier, L’habitat contributif, une proposition d’habitat social, soutenu par une communauté d’entraide sociale (Pas-de-Calais Habitat)
17h30 : Titouan Lampe, Oasis de brouillard dans les montagnes Aït Ba’amran, au Maroc (Dar Si Hmad)
18h10 : Discussion
18h30 : Fin de session
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Source on PolemicTweet.
Présentation des intervenants :
UArtes Guayaquil
Sara Baranzoni enseigne à l’Université des arts de Guayaquil (Équateur). Elle collabore avec l’IRI de Paris et les réseaux Digital Studies, Performance Philosophy, Deleuze Studies et l’Institut latino-américain de recherche sur les arts (ILIA). Cofondatrice du magazine La Deleuziana et autrice de nombreux articles et traductions, elle a notamment édité avec Paolo Vignola le numéro de “aut aut” sur Bernard Stiegler “Pour une pharmacologie de la technique”, autre qu’avoir travaillé à plusieurs contributions sur Stiegler, en italien, anglais, français et espagnol dans diverses conférences internationales.
Ville et Innovations
Raphaël Besson est expert en socio-économie urbaine et docteur en sciences du territoire. En 2013, il fonde « Villes Innovations », un bureau d’étude localisé en Espagne et en France, spécialisé dans les politiques d’innovation urbaine et les transitions territoriales. Chercheur associé au laboratoire PACTE, ses travaux portent sur les lieux de savoir et d’innovation, les mutations de la fabrique des villes et les écosystèmes régénératifs.
Sussex University
Professeur de Digital Humanities à l’Université du Sussex, Berry travaille sur les défis théoriques et spécifiques à la compréhension des médias numériques et informatiques, en particulier des algorithmes, des logiciels et du code. Son approche transdisciplinaire prend en considération les sciences humaines numériques, la théorie critique, l’économie politique, la théorie sociale, les études de logiciel et la philosophie de la technologie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’informatique et le numérique notamment : Critical Theory and the Digital ; The Philosophy of Software: Code and Mediation in the Digital Age ; et Copy, Rip, Burn: The Politics of Copyleft and Open Source. Il a également édité Understanding Digital Humanities et coédité Postdigital Aesthetics: Art, Computation and Design. Il est Member of Alliance of Digital Humanities Organizations (ADHO), Fellow of the Royal Society of Arts (RSA), membre de l’European Communication Research and Education Organization (ECREA) et membre de la British Philosophical Association (BPA).
Président de l’EPT Plaine Commune
Président de la Communauté d’agglomération Plaine Commune, président du Conseil de surveillance de la Société du Grand Paris, vice-président de la Métropole du Grand Paris, ancien député-maire de Saint-Denis.
Pas-de-Calais Habitat
Jérôme Capelle est Directeur de l’innovation chez Pas-de-Calais habitat, ingénieur diplômé en 1995 de l’Ecole des Mines de Douai dans le domaine de la gestion énergétique. Il a exercé la fonction d’ingénieur chargé d’études, dans le secteur de l’énergie, une dizaine d’années dans les Hauts de France. En 2005 il a intégré les services de Pas-de-Calais habitat, en qualité de Responsable de la gestion patrimoniale et énergétique. Depuis une dizaine d’année, il s’est spécialisé dans l’approche de recherche en ingénierie sociale & technologique, et a participé à développer de nombreux programmes innovants régionaux et européens dans ce domaine.
Maire de Loos-en-Gohelle
Jean-François Caron est Maire de Loos-en-Gohelle depuis 2001. Son projet : la transition écologique et sociale d’un territoire marqué par les séquelles de l’exploitation charbonnière. Un projet qu’il a animé à l’échelle régionale (Conseiller Nord – Pas de Calais, ancien Vice-Président en charge du développement durable, délégué à la Troisième Révolution Industrielle et à la Transformation écologique et sociale régionale) et à l’échelle locale : Loos-en-Gohelle est labellisée premier démonstrateur sociétal « Ville Durable » par l’ADEME en 2014, et était la seule visite de terrain en France pour la COP21. Sa méthode : la responsabilisation de chacun, l’implication et l’agencement des acteurs pour mettre la société en mouvement, dessiner une vision et l’appliquer au réel. Fondateur de la Chaîne des Terrils en 1989, une association de préservation du patrimoine naturel et industriel, il a ensuite porté pendant dix ans et remporté en 2012 le dossier d’inscription du Bassin Minier Nord – Pas de Calais à l’UNESCO. Passionné de sports d’endurance, il voit loin et court sur le temps long. S’il reste un ornithologue aguerri, il est également Président du Cd2e, un outil d’intelligence économique pour la transition des filières industrielles, l’économie circulaire, l’écoconstruction et le développement des énergies renouvelables.
Institut de Recherche et d’Innovation (IRI)
Diplomé de l’Ecole National d’Architecture de Clermont Ferrand en 2017. Il écrit son mémoire de Master sur la co-construction par le jeu vidéo et sur la cobotisation à travers les concepts du virtuel et d’individuation collective. Il enchaîne sur un DEA recherche en architecture à l’ENSA Paris La Villette touchant au sujet de la matière et de l’énergie, et se liant au problème de l’entropie. Il rejoint l’IRI début 2018 pour contribuer au projet de TAC. Il cible ses recherches sur l’urbanité numérique et la question du Building Information Modeling. Depuis octobre, il travail particulièrement avec l’IRI sur un projet de contribution post-JO 2024 pour la réhabilitation du village Olympique par les collégiens et lycéens de Plaine Commune avec le jeu vidéo Minecraft et le BIM. En parallèle, il travail dans une agence d’architecture CRR à Clermont-Ferrand.
Université Bordeaux-Montaigne
Professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Bordeaux-Montaigne. Responsable de l’axe Études digitales : des donnés aux dispositifs (E3D) au sein du laboratoire MICA. Co-directeur de la Revue Études Digitales publiée chez Classiques Garnier. Ses recherches portent sur l’anthropologie des technologies contemporaines et sur l’usage des TIC en milieu urbain. Son programme comporte deux axes. Le premier est lié à l’établissement de nouvelles pratiques éditoriales en ligne. Le second s’intéresse à l’industrialisation contemporaine du langage et de la culture, et plus aux généralement aux processus d’innovation et de valorisation dans le cadre d’une économie de la contribution.
C&F Éditions
Hervé Le Crosnier est éditeur multimédia chez C&F éditions. Il était auparavant enseignant-chercheur à l’Université de Caen, spécialiste de culture numérique et conservateur de bibliothèque scientifique.
Dublin Institute of Technology
Noel Fitzpatrick est professeur de philosophie et esthétique ainsi que le directeur de la recherche au Collège des arts et du tourisme de l’Institut de technologie de Dublin en Irlande. Il est également le doyen de la Graduate School des arts créatifs et des médias (GradCAM) qui est une plateforme collaborative pour la recherche doctorale dans les arts créatifs, les arts de la scène et les arts médiatiques. Il est également membre d’un Réseau Européen de Recherche Artistique EARN et membre du Digital Studies Network avec Bernard Stiegler. La recherche du Professor Noel Fitzpatrick comprend l’esthétique, les études de performance et la philosophie de la technologie. Sa publication la plus récente est On the Exactitude of Big Data: La Bêtise and Artificial Intelligence publié dans La Deleuziana, Dec 2018.
3HC-Rennescraft
Thomas François transmet son goût pour toutes sortes de concepts et univers vidéoludiques. Auteur multimédia, il conçoit des formes à jouer qui ré-interrogent l’amusement et s’articulent autour du « jouer autrement ». Dans le cadre de Rennescraft, projet qu’il accompagne avec l’association 3 Hit Combo, il explore de nouveaux types de médiations autour de l’urbanisme numérique pour questionner une manière de construire et d’apporter des points de vues différents en terme d’urbanisme, de territoire, d’identité. Au-delà d’interagir avec le l’aménagement urbain, de redessiner virtuellement son quartier, ou de découvrir et de partager la richesse de l’environnement, tant réel que virtuel, ne s’agit-il pas de réinventer et de démultiplier le débat public ?
Pas-de-Calais Habitat
En charge des orientations et montage de projets de recherche à caractère scientifique et méthodologique, Alain Gressier est Docteur en Sciences de l’Education de l’Université des Sciences & Technologies de Lille 1. Il est également diplômé de l’Institut Régional de Travail Social, au titre de cadre-manager des Institutions Médico sociales. Il a effectué un parcours d’une quinzaine d’années dans le secteur de l’action médico sociale, en qualité de formateur en cycles de licences professionnelles, pour les intervenants sociaux dans les disciplines de l’initiation à la méthodologie de recherche et de la sociologie. En parallèle, il a été membre conférencier du laboratoire de recherche TRIGONE-CIREL, et intervenant vacataire dans la discipline sociologique dans plusieurs universités des Hauts de France, de Paris et de Troyes. Sa mission consiste, depuis bientôt 10 années, à la Direction de l’innovation de Pas-de-Calais habitat, à orienter le montage et management de projets européens, en termes de conception, méthode et analyse. Il a participé à ce titre à co-concevoir et gérer une dizaine de projets régionaux et internationaux (IBS, ECHO, IFORE, ECOBEE, ICT-Energy, INCREASE, MAD). Il est également en charge de l’animation d’un Groupement d’Intérêt Scientifique, sur le thème de l’habitat solidaire ; et participe à la mobilisation des chercheurs et laboratoires de recherche académique dans le déploiement des projets internationaux.
Cognitive Factory
Ingénieur informatique et chercheur indépendant Giorgio Griziotti est l’un des premiers ingénieurs en informatique sortis de l’École polytechnique de Milan. Ceci lui confère une longue expérience dans les technologies informatiques, entre les applications industrielles, les usages sociaux et les pratiques de co-recherche. Sa participation au mouvement autonome lors du long 1968 italien l’a contraint à exercer une grande partie de ses activités professionnelles à l’étranger et notamment en France où il vit encore aujourd’hui. Il est l’un des fondateurs du collectif de co-recherche Effimera et a fait partie des organisateurs du séminaire « Du public au commun » au Collège International de Philosophie à Paris. En 2018, il publie Neurocapitalisme : Pouvoirs numériques et multitudes (C&F Éditions, 2018).
Concordia University
Dr. Orit Halpern est professeur agrégée au département de sociologie et d’anthropologie de l’Université Concordia. Son travail relie l’histoire de la science, de l’informatique et de la cybernétique au design et à la pratique artistique. Elle est également directrice du Cluster de recherche sur la vie spéculative, un laboratoire situé à l’intersection des sciences de l’environnement, de l’architecture et du design et des médias informatiques. Vous pouvez en savoir plus sur : www.orithalpern.net / www.speculativelife.com / www.planetaryfutures.net .
Caisse des Dépôts et Consignations
Louis Henry est architecte. Il est en charge de la ville durable au sein de l’Institut Caisse des Dépôts pour la recherche. Il a piloté l’animation et la programmation du Centre culturel français de Bujumbura au Burundi. Tout au long de sa vie professionnelle, il a exercé en tant que maître d’œuvre, maître d’ouvrage, financeur de l’habitat social et du renouvellement urbain. Il a participé à la conception et à la mise en œuvre du Programme des Investissements d’Avenir (dont le programme Ville de demain, Ecocités, etc.) Fort des différentes professions qu’il a exercées il n’a jamais perdu de vue son objectif : réussir à la production d’une ville pour tous, où chacun trouve son plaisir à y travailler, y vivre, y grandir et y vieillir.
Fing
Daniel Kaplan explore les futurs sous l’angle de l’innovation d’une part, des imaginaires d’autre part. Pionnier du numérique et de l’internet, entrepreneur et chercheur, il a créé dans les années 1980 l’une des premières agences de communication numérique au monde ; puis en 2000 la Fondation internet nouvelle génération (Fing), qui « produit et partage des idées neuves et actionnables pour anticiper les transformations numériques ». Depuis 2017, il conduit le projet de création de « l’Université de la Pluralité », réseau international et ouvert de celles et ceux qui mobilisent la puissance des imaginaires pour élargir le champ des futurs pensables.
Dar Si Hmad
Durant ses récentes études de paysagiste à l’ENSP Versailles, Titouan Lampe s’est pris de passion pour les paysages berbères du Maroc. Il y apprend les techniques anciennes d’irrigation et s’initie peu à peu à l’art de vivre Amazigh. À l’occasion de son projet de fin d’études, il conçoit le projet « Oasis de brouillard » en collaboration avec Christophe de Saint Just (paysagiste dplg) et l’équipe de Dar si hmad. Touche à tout curieux, Titouan cherche sans cesse de nouvelles expériences intellectuelles et pratiques. Désormais diplômé, il souhaite approfondir les questions soulevées par le marché naissant du transitoire: ou comment le monde de la culture peut-il fusionner avec le monde de l’aménagement ?
Institut de Recherche et d’Innovation (IRI)
Olivier Landau est aujourd’hui Président de l’IRI (Institut de Recherche et d’Innovation, IRI) et membre du Conseil d’administration d’Ars Industrialis, après avoir été Directeur Délégué à la Stratégie et l’Anticipation de SATM (Direction des Services Avancés pour les Télécom et les Médias de Sofrecom – Groupe Orange). Il travaille depuis 1993 sur l’impact des technologies numériques en ce qui concerne l’accès aux contenus, en particulier dans le domaine des médias. L’universalité du numérique l’a amené à élargir son champ d’intérêts à l’ensemble des services bousculés par la société de l’information. Depuis plusieurs années, il s’intéresse avec Bernard Stiegler, à l’automatisation généralisée de « l’industrie » et aux conséquences sur la société, en particulier en ce qui concerne l’emploi et le travail. Olivier Landau a été producteur et réalisateur de nombreux programmes de TV, documentaires et fictions. Il a été le fondateur en 1986 de TV 5 Mondes, seconde chaîne thématique pour les réseaux câblés en France.
Duke University
Robert Mitchell est professeur d’anglais , directeur du département d’anglais et directeur du Center for Interdisciplinary Studies in Science and Cultural Theory, Duke University. Ses recherches portent sur les relations entre la littérature, les sciences et l’économie à la fois dans l’ère romantique et dans le présent. Il est l’auteur de Sympathy and the State in the Romantic Era: Systems, State Finance, and the Shadows of Futurity (2007), Bioart and the Vitality of Media (2010), and Experimental Life: Vitalism in Romantic Science and Literature (2013), et co-auteur de la monographie Tissue Economies: Blood, Organs and Cell Lines in Late Capitalism (2006). Il a également co-édité plusieurs recueils d’essais, notamment Data Made Flesh: Embodying Information (2003) et Releasing the Image: From Literature to New Media (2011). Ses recherches actuelles portent sur les relations entre la biopolitique, la logique des populations et les arts.
Durham University
Gerald Moore, philosophe, est maître de conférence dans les départements de langues modernes et de philosophie à l’Université de Durham (Royaume-Uni), ainsi que membre du réseau Digital Studies et du Conseil Administratif d’Ars Industrialis. Il est l’auteur de Politics of the Gift (Edinburgh University Press, 2011) et codirecteur de l’ouvrage collectif Stiegler and Technics (EUP, 2013). Ses recherches portent sur l’intersection de la politique culturelle de la technique avec l’anthropologie évolutionniste. Il travaille maintenant sur un livre intitulé “Artificial Selection : The Digital Age and the Rusing of Nature”.
DRIF Caisse des dépôts
Camille Picard est diplômée de l’ESSEC, titulaire d’une maîtrise de Sciences Politiques à Paris 1 Sorbonne et du master d’urbanisme de Sciences po. Elle débute son parcours de maître d’ouvrage en 2003 en tant que chargée d’études au sein d’une société d’économie mixte de la Ville de Paris, la SemParisCentre, responsable du suivi des études de définition pour l’aménagement du quartier des Halles. Elle rejoint ICADE en 2006 et participe au projet de reconversion de l’entrepôt Macdonald (Paris 19ème arrondissement). Directrice déléguée de la SAS ParisNordEST à partir de 2010, elle rejoint en 2012 la direction régionale Ile-de-France de la Caisse des Dépôts pour mener à bien la réalisation de ce projet hors normes (165 000 m² sur un bâtiment existant de 630 mètres de long). Depuis septembre 2016, Camille Picard est directrice territoriale pour les départements de Seine-Saint-Denis et du Val d’Oise pour la Banque des Territoires.
IDDRI
Mathieu Saujot, ingénieur diplômé de l’ENSTA ParisTech et docteur en économie des Mines Paristech, coordonne l’initiative Lier transition numérique et écologique à l’Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI). Ses derniers travaux ont porté sur la gouvernance de la ville numérique réelle, dans le cadre du projet Audacities mené avec la Fing (Fondation Internet Nouvelle génération), et sur la prospective de la mobilité autonome et partagée, dans le cadre du projet Mobilité autonome, mobilité durable ?
Columbia University
Saskia Sassen est professeur de sociologie à la Columbia University (Robert S. Lynd professor) et membre de son comité sur la pensée globale, qu’elle a présidé jusqu’en 2015. Elle étudie les villes, l’immigration et les États dans l’économie globalisée d’aujourd’hui, en mettant au centre de son analyse les inégalités économiques et de genre, ainsi que la digitalisation des sphères sociales.. Née aux Pays-Bas, elle a grandi en Argentine et en Italie, a étudié en France, a été élevée en cinq langues et a commencé sa vie professionnelle aux États-Unis. Elle est l’auteur de huit livres et l’éditeur ou le co-éditeur de trois livres. Ensemble, ses livres sont traduits dans plus de vingt langues. Elle a reçu de nombreux prix et distinctions, parmi lesquels elle a reçu plusieurs prix de docteur honoris causa, le prix 2013 Principe de Asturias en sciences sociales, a été élue à l’Académie royale des sciences des Pays-Bas et a été nommée Chevalier de l’ordre des arts et lettres par le gouvernement français.
Institut de Recherche et d’Innovation (IRI)
Philosophe, Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation, Bernard Stiegler est aussi président de l’association Ars Industrialis et professeur associé à l’Université de Technologie de Compiègne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont La Technique et le temps (1994) – réédité cette année par Fayard Ed. – La Télécratie contre la Démocratie (2006) et Réenchanter le monde : La valeur esprit contre le populisme industriel (2006). Il a également publié le récit Passer à l’acte (2003). Plus récemment il a publié Pharmacologie du Front National (2013). La société automatique. Tome 1, L’avenir du travail (2015), The Neganthropocene (2018), Qu’appelle-t-on panser ? Au-delà de l’Entropocène (2018). Bernard Stiegler mène avec l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI) différents projets au niveau national, européen et international, dont le projet “Plaine Commune Territoire Apprenant Contributif”, qui vise à mettre en oeuvre les conditions d’expérimentation d’une économie contributive sur le territoire de Plaine Commune, au nord de Paris.
UTBM
Mathieu Triclot est maître de conférences en philosophie à l’Université de Technologie de Belfort-Montbéliard, membre de l’Institut FEMTO-ST/RECITS. Ses recherches, en philosophie des techniques, portent sur la cybernétique, la notion d’information, les paradigmes de la computer science et les jeux vidéo. Il est l’auteur du Moment Cybernétique et de Philosophie des jeux vidéo.
UArtes Guayaquil
Docteur en philosophie, enseigne Philosophie de la Littérature, Théorie littéraire et Littérature et Nouvelles Technologies à l’Université des Arts de Guayaquil (Équateur). Ses travaux sont dédiés à la philosophie française contemporaine, notamment Deleuze, Guattari, Simondon, Stiegler, à l’écologie politique et à la philosophie de la technologie. Parmi ses publications, en plus de ses cinq livres monographiques, il a co-dirigé le numéro 371 de la revue Aut Aut sur la pharmacologie de la technique chez Bernard Stiegler et dirigé un numéro spécial de la revue internationale Ethics & Politics dédié à l’actualité politique de Deleuze.
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/ressources/ressources-preliminaires/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/lanthropocene/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/real-smart-city/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/les-communs/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/bim/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/smartness-et-infrasomatisation/
https://enmi-conf.org/wp/enmi18/localite-et-droit/
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