Penser l'exosomatisation pour défendre la société
Paris. Centre Pompidou. Grande Salle. 13 et 14 décembre 2016
Basée sur la data economy, la médecine dite “3.0” en est à ses premières avancées, et déjà des groupes pharmaceutiques tissent des alliances avec Google pour le développement de traitements bioélectroniques ou d’objets communicants. Si ce secteur en pleine évolution est évidemment porteur de nombreux espoirs, il sert également de base de développement du discours transhumaniste.
Durant deux jours, philosophes, médecins, économistes, mathématiciens, anthropologues et historien se réunissent pour appréhender les véritables enjeux de « l’exosomatisation », c’est-à-dire, de l’augmentation de l’homme par des organes artificiels.
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Ouverture de la salle : 9h30
Ouverture |
Mardi 13 décembre – 10h |
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avec |
Serge Lasvignes (président du Centre Pompidou) |
Session 1 : Exosomatisation et avenir de la société |
Mardi 13 décembre – 10h-13h15 |
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L'”augmentation” des organes “naturels” de l’homme par des organes artificiels – organologiques en cela – est définitoire de l’hominisation dès l’origine. Présenter l’augmentation de l’homme comme une radicale nouveauté est à cet égard une imposture. Il n’en reste pas moins que l’organogenèse exosomatique contemporaine présente des caractères tout à fait inédits. |
avec |
10h15 : Bernard Stiegler (philosophe, Institut de recherche et d’innovation)
11h00 : Dominique Lecourt (philosophe, Institut Diderot) La technique et la vie
11h45 : Antoine Missemer (économiste, CNRS) Exosomatisation et théorie économique chez Nicholas Georgescu-Roegen
12h30 : Paolo Vignola (philosophe, Yachai university) Vivre et penser comme des Pokémons. Notes pour une pharmacologie de l’immanence.
13h15 : Fin de session
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Session 2 : Exosomatisation, calculabilité et traitement de données |
Mardi 13 décembre – 14h30-18h30 |
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Au-delà de l’extraction corrélationniste de patterns qui caractérise le big data et les data sciences telles que les présente par exemple Chris Anderson[1], la vie et la santé sont irréductibles à une approche purement et simplement computationnelle. Telle que Georges Canguilhem l’a pensée dans Le normal et le pathologique, la santé, en contexte exosomatique, est toujours l’invention d’un nouvel art de vivre par un être qui “se rend malade” par ses techniques mêmes (l’être humain). Cette invention constitue ce que Canguilhem appelle une normativité qui est foncièrement ancrée dans une modalité spécifique de l’anti-entropie telle que, productrice de “bifurcations”, elle échappe précisément à la calculabilité.[1] https://www.wired.com/2008/06/pb-theory/ |
avec |
14h30 : David Berry (digital humanities, Sussex university) Human attention and exosomatization
15h15 : Wendy Chun (informaticienne et media studies, Brown university) Habit and Exosomatization: the Collective Non-conscious 16h : Pause 16h30 : Giuseppe Longo (mathématicien, ENS) La machine à états discrets et les images du monde 17h15 : Thibault d’Orso (co-fondateur de la société Spideo) Protection des données personnelles: obstacle ou opportunité pour l’innovation technologique ? 18h : Interventions du public 18h30 : Fin de session
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Session 3 : Corps augmenté, intelligence artificielle et société |
Mercredi 14 décembre – 10h-13h |
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Fondées sur les technologies de l’information, les nouvelles industries de la santé sont une facette particulièrement sensible de ce que l’on doit appréhender comme un nouvel âge de l’intelligence artificielle que rend possible l’informatique réticulaire. Il importe cependant ici de revenir à la fois sur les réflexions de Bergson sur le vivant au début du XXe siècle, sur les références qu’y fait Georgesu Rœgen dans ses considérations sur l’exosomatisation et l’entropie, sur les conceptions et les questions des premiers penseurs de l’intelligence artificielle fondée sur les agencements homme-machine computationnelle, et sur les limites, apories et perspectives de la théorie de l’entropie dans le champ de l’humain – au moment où l’”extropianisme”, qui est l’une des sources de la pensée transhumaniste, prétend “dépasser l’entropie”, au moment où les neurotechnologies “endosomatisent” les artifices exosomatiques en réaménageant le cerveau. |
avec |
10h : Hélène Mialet (anthropologue, Toronto university) Repenser le sujet à l’heure du numérique 10h45 : Pieter Lemmens (philosophe, Radboud university) The Posthuman Fable. Questioning the Transhumanist Imaginary
11h30 : Dominique Bourg (philosophe, université de Lausanne) Exosomatisation pour quelle émancipation ?
13h00 : Fin de session
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Session 4 : Technologies du vivant, médecine 3.0 et transhumanisme |
Mercredi 14 décembre – 14h30-19h |
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La médecine 3.0 est aujourd’hui un des premiers marchés de développement des services médicaux en ligne basés sur des objets communicants, sur lesquels se greffe le marketing transhumaniste des fantasmes en tout genre – cependant que le vivant et l’artificiel computationnel s’agencent de façons inédites à travers le quantified-self et la recherche de nouvelles formes de techniques de soi et de soin, souvent dans des contextes communautaires inédits et prometteurs. Qu’en est-il cependant des limites – du vivant, de la technique, de l’économie, de la terre, etc. ? Et quelles politiques de recherche et de développement industriel originales la France et le continent européen peuvent-elles promouvoir ? |
avec |
14h30 : Johan Mathé (ingénieur, Bay labs Inc.), Néguanthropie, opacité et explicabilité des réseaux neuronaux artificiels profonds 15h15 : Jean-Michel Besnier (philosophe, université Paris Sorbonne), La biologie, otage du transhumanisme 16h : Pause 16h15 : Jean-François Toussaint (médecin, physiologiste, Insep) Les limites de l’humain 17h00 : Gerald Moore (Durham university), La politique d’un phénomène impossible : L’expérience artéfactuelle et le désaveu du changement climatique. 17h45 : Dorothée Benoît Browaeys (Coordinatrice du Festival Vivant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, cofondatrice de VivAgora), Quand les marchés dictent la biocybernétique 18h30 : Bernard Stiegler (Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation) 19h : Fin
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Source on PolemicTweet.
Présentation des intervenants :
Président du Centre Georges Pompidou
Serge Lasvignes est agrégé de lettres et ancien élève à l’Ecole nation d’administration (ENA). Après un début de carrière au Conseil d’Etat, il fut Directeur des affaires générales, internationales et de la coopération au ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement Supérieur (1995-96), Directeur des affaires juridiques au Secrétariat du gouvernement (1997-2006) et Secrétaire général du gouvernement (2006-15). Serge Lasvignes est depuis 2015, Président du Centre national d’art et de culture Georges Pompidou.
Institut de Recherche et d’Innovation
Philosophe, Directeur de l’Institut de Recherche et d’Innovation, Bernard Stiegler est aussi président de l’association Ars Industrialis et professeur associé à l’Université de Technologie de Compiègne.
Il est l’auteur de nombreux ouvrages de philosophie.
Institut Diderot
Philosophe et éditeur, professeur émérite des universités, anciens recteur d’académie, président d’honneur des Presses Universitaires de Franc (PUF), auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages et de plusieurs grands dictionnaires, Dominique Lecourt dirige l’Institut Diderot, un think tank dont l’ambition est de favoriser une vision prospective sur les grands thèmes qui préoccupent les sociétés contemporaines.
CNRS
Antoine Missemer est économiste, chargé de recherche au CNRS, en poste au CIRED – Centre international de recherche sur l’environnement et le développement (UMR 8568 CNRS/ENPC/EHESS/AgroParisTech/CIRAD). Ses travaux portent essentiellement sur l’histoire de l’économie de l’environnement et des ressources naturelles, sur l’histoire de l’économie de l’énergie et sur les racines et déclinaisons contemporaines de l’économie écologie. Il est l’auteur de Nicholas Georgescu-Roegen, pour une révolution bioéconomique (2013, ENS Éditions) et de Les économistes et la fin des énergies fossiles (1865-1931) (2017, Classiques Garnier, à paraître).
Yachai University
Paolo Vignola, docteur en philosophie, est depuis 2015 Chercheur Prometeo en philosophie et en sciences sociales en Equateur. Ses travaux sont dédiés à la philosophie française contemporaine, notamment Deleuze, Guattari, Simondon, Stiegler, à l’écologie politique et à la philosophie de la technologie. En 2016, il a codirigé le numéro 371 de la revue Aut Aut sur la pharmacologie de la technique chez Bernard Stiegler et dirigé un numéro spécial de la revue internationale Ethics&Politics dédié à l’actualité politique de Deleuze.
Université du Sussex
David M.Berry est maître de conférence à la « School of Media, Film and Music » de l’Université de Sussex et Directeur du « Sussex Humanities Lab ». Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur l’informatique et le numérique notamment : Critical Theory and the Digital ; The Philosophy of Software: Code and Mediation in the Digital Age ; et Copy, Rip, Burn: The Politics of Copyleft and Open Source. Il a également édité Understanding Digital Humanities et coédité Postdigital Aesthetics: Art, Computation and Design.
Brown university
Wendy Chun est Professeur de Culture et Médias modernes à l’Université de Brown. Elle est spécialisée à la fois en Ingénierie et design des systèmes et en Littérature anglaise et consacre ses recherches aux médias numériques. Elle est l’auteure de Control and Freedom: Power and Paranoia in the Age of Fiber Optics (MIT, 2006), Programmed Visions: Software and Memory (MIT 2011), Updating To Remain the Same: Habitual New Media (MIT 2016). En 2016, elle est fellow au Guggenheim, fellow à l’ACLS and American Academy of Berlin, et Velux Visiting Professor of Management Politics and Philosophy à la Copenhagen Business School. Elle a été fellow à l’Institute for Advanced Study (Princeton) et au Radcliffe Institute for Advanced Study (Harvard).
CNRS, ENS
Giuseppe Longo est Directeur de Recherche (DRE) au CNRS au centre Cavaillès (ENS), et adjunct professor en biologie à Tufts University, Boston. Il est ancien Professeur de logique mathématique puis d’informatique à l’yniversité de Pise ; il a passé 3 ans aux USA (Berkeley, MIT, Carnegie Mellon). Il est co-auteur d’une centaine d’articles et de trois livres. Celui avec F. Bailly, Mathematics and the natural sciences: The Physical Singularity of Life (Imperial Coll. P., London, 2011 ; français, Hermann, 2006) propose un regard nouveau à l’interface maths/physique/biologie. Des développements récents se trouvent dans son livre Perspectives on Organisms: Biological Time, Symmetries and Singularities, avec M. Montévil (Springer, Berlin, 2014). Site : http://www.di.ens.fr/users/longo/.
Lire son entretien “Complexité, science et démocratie” : http://www.glass-bead.org/research-platform/complexite-science-et-democratie-entretien-avec-giuseppe-longo/?lang=enview
Fondateur de Spideo
Thibault D’Orso est fondateur de Spideo, société technologique proposant un moteur de recommandation personnalisée de films, programmes TV et vidéos créée en 2010. Avant de se consacrer à la création de Spideo, il a été membre du bureau national du Parlement Européen des Jeunes et responsable e-marketing pour le laboratoire pharmaceutique Hoffmann-La Roche. Thibault D’Orso a étudié la sociologie des discours au King’s College London et à l’ENS. Il est diplômé de Sciences Po Paris.
York University
Après avoir été chercheur à l’université de Cambridge, d’Oxford, à l’Institut Max Planck de Berlin , à l’Université Cornell de New York, puis à Harvard, UC Davis et à Berkeley aux Etats Unis, Hélène Mialet enseigne aujourd’hui à l’université de York. Philosophe, sociologue et anthropologue des sciences, ses travaux portent sur l’invention scientifique, la subjectivité, la cognition distribuée, la relation hommes-machines. Elle est l’auteur d’un ouvrage sur Stephen Hawking, Hawking Incorporated: Stephen Hawking and the Anthropology of the Knowing Subject (University of Chicago Press, 2012), qui est paru en France sous le titre A la Recherche de Stephen Hawking chez Odile Jacob ainsi que de L’entreprise créatrice, Hermès 2008.
Philosophe, Radboud University
Pieter Lemmens enseigne la philosophie et l’éthique à la Radboud University de Nijmegen. Il a publié sur les thèmes de la philosophie de la technologie de l’innovation, sur le travail de Martin Heidegger, Peter Sloterdijk et Bernard Stiegler et sur le marxisme post-autonomiste. Ses intérêts actuels portent sur le potentiel politique des nouvelles technologies numériques de l’information et de la communication, les politiques des technologies de l’augmentation cognitive de l’homme, les psychédéliques et la philosophie, et la philosophie de la technologie dans l’ère de l’anthropocène.
Philosophe, université de Lausanne
Dominique Bourg, philosophe, est professeur ordinaire à la Faculté des géosciences et de l’environnement de l’Université de Lausanne depuis le 1er septembre 2006.
Il est ou a été membre de plusieurs commissions françaises : la CFDD, la Commission Coppens chargée de préparer la Charte de l’environnement désormais adossée à la Constitution française, le Conseil national du développement durable ; il a vice-présidé la commission 6 du Grenelle de l’environnement et le groupe d’études sur l’économie de fonctionnalité et a participé à la Conférence environnementale de septembre 2012. Il a été membre du conseil scientifique de l’Ademe. Il est vice-président la Fondation Nicolas Hulot et participe à l’Organe de prospective de l’Etat de Vaud. Ses domaines de recherches sont l’étude de la pensée écologique, les risques et le principe de précaution, les stratégies de dématérialisation de l’économie, la démocratie écologique. Officier de la Légion d’honneur et de l’Ordre national du mérite. Lauréat du prix du « Promeneur solitaire » (2003) et du prix Veolia de l’environnement (2015).Il a publié une vingtaine d’ouvrages.
David Bates est professeur de rhétorique à l’université de Californie de Berkeley et ancien directeur du Center of New Media à Berkeley. Ses principaux thèmes de recherche sont l’histoire de la politique et de la pensée juridique, et l’histoire des sciences, des technologies, des medias et de la cognition. Lors de ses précédentes interventions, il s’était intéressé à la question de l’automaticité , à celle de l’augmentation de l’intelligence, ainsi qu’à la théorie de la faille. Il écrit actuellement Human Insight : An Artificial History of Natural Intelligence, ouvrage dans lequel il retrace les conceptions de l’intelligence humaine dans la science moderne, et qui vise à fournir une histoire critique de l’intelligence artificielle. Ce projet débute avec Descartes et les premières idées concernant le rapport entre pensée et machine, envisage leurs transformations sous l’impact des évolutions technologiques, ainsi que des sciences du corps et du système nerveux, et aboutit à une étude de la cybernétique et du numérique.
Ingénieur, Bay labs Inc.
Johan Mathé est Ingénieur-Chercheur chez Bay Labs a San Francisco, en Californie. Il concentre ses activités de recherche autour des mathématiques appliquées, des réseaux de neurones profonds ainsi que de la recherche opérationnelle. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur de l’Université de Technologie de Compiègne, il a poursuivi ses études en optimisation convexe à l’université de Stanford. Il a commencé sa carrière à l’institut de recherche et d’innovation en tant que directeur technique sur le projet lignes de temps, puis a travaillé au sein de Google[x] en tant qu’ingénieur chercheur pendant huit ans. Il a cofondé Bay Labs avec Charles Cadieu et Kilian Koepsell en 2015, avec pour but de diagnostiquer les maladies cardio-vasculaires en utilisant des techniques d’intelligence artificielle appliquées à l’imagerie médicale. Il travaille en parallèle en partenariat avec une équipe de neurosciences computationelles de l’université de Harvard sur des problématiques d’apprentissage prédictif non-supervisé.
Philosophe, université Paris Sorbonne
Jean-Michel Besnier est responsable du pôle Santé connectée et humain augmenté au CNRS-ISCC. Il est professeur de philosophie à l’université Paris-Sorbonne et chercheur au Centre de recherches en épistémologie appliquée (CREA, UMR 7656, CNRS et École Polytechnique). Membre du comité d’éthique du CNRS (jusqu’en juin 2011), il siège actuellement au conseil scientifique de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (IHEST). Il a été directeur scientifique du secteur Sciences et société du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (jusqu’en avril 2011). Il dirige la collection « Mélétè » aux éditions Le Pommier. Ses recherches actuelles concernent essentiellement l’impact philosophique et éthique des sciences et des techniques sur les représentations et les imaginaires individuels et collectifs.
Médecin, physiologiste, Insep
Jean-François Toussaint est professeur de physiologie à l’université Paris Descartes et dirige l’IRMES, Institut de Recherche Médicale et d’Epidémiologie du Sport. Fellow de l’Université Harvard, ses travaux sont consacrés aux limites humaines. Il dirige aussi le Groupe Adaptation et Prospective du Haut Conseil de la santé publique dont il oriente les analyses vers les grands enjeux de santé et la prévention des risques émergents. Membre du Comité d’Orientation du Musée de l’Homme, il a co-organisé les récents colloques « L’homme peut-il s’adapter à lui-même ? » en 2010 au Muséum et 2014 au Collège de France. Il est champion de France et ancien membre de l’équipe de France de volley-ball.
Durham university
Gerald Moore, philosophe, est maître de conférence dans les département de langues modernes et de philosophie à l’Université de Durham (Royaume-Uni), ainsi que membre du réseau Digital Studies et du Conseil Administratif d’Ars Industrialis. Il est l’auteur de Politics of the Gift (Edinburgh University Press, 2011) et codirecteur de l’ouvrage collectif Stiegler and Technics (EUP, 2013). Ses recherches portent sur l’intersection de la politique culturelle de la technique avec l’anthropologie évolutionniste. Il travaille maintenant sur un livre au nom de Artificial Selection : The Digital Age and the Rusing of Nature.
Coordinatrice du Festival Vivant, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, cofondatrice de VivAgora
Dorothée Benoît Browaeys est rédactrice en chef adjointe à UP MAGAZINE, biologiste de formation et cofondatrice de VivAgora. Impliquée dans des processus constructifs d’inclusion des parties prenantes (Forum NanoRESP, Synenergene, Université populaire Paris2), elle promeut les transitions écologiques et une « révolution bioéconomique ». Membre de Transparency France, et du Réseau Environnement santé, elle cultive de nouveaux imaginaires pour l’innovation en rupture avec l’économie de la promesse, hors sol. Elle a publié notamment Fabriquer la vie : où va la biologie de synthèse ? (avec B. Bensaude-Vincent) Seuil, 2011.
En partenariat avec la Chaire de recherche contributive Plaine Commune – MSH Paris-Nord – www.recherchecontributive.org
Liens vers youtube :
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 1 – Bernard Stiegler – (résumé 11 mn)
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 1 – Bernard Stiegler – Introduction
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 3 – Jean-François Toussaint, Gerald Moore
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 4 – David Berry
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 4 – Paolo Vignola
Penser l’exosomatisation pour défendre la société 5 – David Bates, Peter Lemmens, Guillaume Fauvel
Ressources recueillies par Anne Alombert, Paul-Emile Geoffroy, Victor Drouin, Vincent Puig, Ariane Mayer et Raphaële Javary
Avec le soutien de l’Université de Compiègne (Laboratoire Costech)
Edouard Kleinpeter, Multitudes 2015/1 n° 58 | pages 70 à 75
http://www.multitudes.net/le-cobot-la-cooperation-entre-lutilisateur-et-la-machine/
Depuis une vingtaine d’années, on assiste au développement d’une « nouvelle branche de la robotique, la cobotique ». Emergeant quasi simultanément dans le domaine du jeu d’échecs et de l’industrie automobile, cette collaboration entre l’homme et la machine se fonde sur l’idée d’une amélioration de leurs performances respectives allant au-delà d’une simple addition de compétences. Il s’agit en effet « d’associer le savoir-faire stratégique de l’humain et la puissance de calcul algorithmique de la machine » afin de dépasser les limites physiologiques (endosomatiques) du premier et computationnelles du second. Et ce dans un éventail de domaines de plus en plus large, allant de la chirurgie de précision à la communication à distance, en passant par le développement des exosquelettes. Vis-à-vis de la robotique classique, la spécificité du cobot tient en ceci que si sa capacité principale reste située dans le domaine de l’action, il se trouve perdre en capacité de décision et de perception (confiées à l’opérateur humain) ce qu’il gagne du point de vue communicationnel (un échange permanent d’informations doit avoir lieu entre le cobot et l’humain). Plus loquace mais à la fois beaucoup moins autonome que le robot, le cobot a quoi qu’il en soit ouvert un ensemble de questions nouvelles. Il s’agit par exemple de penser l’amélioration des conditions de ce nouveau genre de coopération tout en prenant en compte le sentiment de prolétarisation qui peut naître chez l’opérateur humain. Mais il s’agit aussi d’inventer de nouvelles solutions juridiques au problème de la répartition de la responsabilité entre l’humain et le cobot en cas d’accident de travail ou d’échec d’une procédure cobotisée (par exemple dans le domaine chirurgical).
Jean-François Toussaint, UP Magazine, février 2016
http://www.up-magazine.info/index.php/decryptages/analyses/5497-l-humanite-a-atteint-ses-limites-mais-elle-ne-le-sait-pas-encore
Extrait: Alors que le monde bruisse des sirènes du post-humanisme voire du transhumanisme, d’intelligence artificielle et d’homme augmenté, de progrès technologiques nous menant tout droit à l’immortalité, il est une voix qui nous dit tout le contraire. Non, l’homme a atteint ses limites biologiques, physiologiques, environnementales. Il a atteint un plafond dans tous les domaines : l’espérance de vie est au taquet, les records olympiques se font de plus en plus rares et laborieux, la croissance économique des sociétés marque un pas qui semble durable, les innovations technologiques, contrairement aux apparences, aussi. Cette voix est celle du Professeur Jean-François Toussaint ; il faudra retenir son nom car il est de la lignée des Copernic, Darwin ou Freud : il est en train d’infliger sa quatrième blessure narcissique à l’humanité.
Glass Bead, 2016
http://www.glass-bead.org/research-platform/complexite-science-et-democratie-entretien-avec-giuseppe-longo/?lang=enview
Critique des conséquences de la vision « informationnelle/ programmatique » du vivant.
Peter Thiel, Cato Unbound, 13 avril 2009
https://www.cato-unbound.org/2009/04/13/peter-thiel/education-libertarian
En 2016, Peter Thiel (le créateur de Paypal) était le seul milliardaire de la Silicon Valley à soutenir ouvertement Donald Trump. Tenant du libertarianisme, celui-ci exprime avec précision son point de vue sur la politique, le capitalisme et la technologie dans cet article intitulé “L’éducation d’un libertarien”. Pieter Thiel y réitère tout d’abord la profession de foi libertarienne de sa jeunesse : pour lui, la liberté humaine authentique est la condition première du Bien. C’est pourquoi il est contre les « taxes confiscatoires, les collectifs totalitaires » et « l’idéologie de l’inévitabilité de la mort de chaque individu. » Il confesse cependant avoir changé radicalement d’avis, depuis ses jeunes années, quant aux moyens efficaces de réaliser les buts du libertarianisme. Il ne croit pas que la liberté et la démocratie soient compatibles.
Selon lui, les causes de la crise financière de 2008 se trouvent dans « un surplus de dettes et d’effets de levier », facilités par un gouvernement qui apportait aux acteurs une garantie contre toutes sortes de risques moraux. La réponse à cette crise impliqua encore plus de dettes et d’effets de levier, et toujours plus de présence du gouvernement. Lors de cette crise, « l’éducation libertarienne » a alors acquis le savoir que toute tentative d’éduquer le corps politique était une course perdue d’avance. Ainsi, depuis longtemps déjà, le tableau est sombres pour les libertariens, déplore Pieter Thiel, puisque le nombre de bénéficiaires des aides sociales depuis les années 20 n’a fait qu’augmenter, et que celles-ci ont même été étendues aux femmes. Pour lui, la notion de « démocratie capitaliste » est ainsi devenue un véritable oxymore.
Mais tout cela ne doit pas désespérer les libertariens. En effet, Pieter Thiel ne croit plus que la politique englobe tous les possibles de notre monde. Pour lui la tâche principale des libertariens aujourd’hui est de trouver une échappatoire à la politique sous toutes ses formes – « des catastrophes totalitaires et fondamentalistes aux démonstrations irréfléchies qui mènent la danse dans les soi-disant “démocraties sociales”».
La question critique est donc celle des moyens qui permettent d’échapper à la politique, non à travers elle, mais par-delà elle. Le raisonnement de Pieter Thiel est alors le suivant : puisqu’il n’existe plus de véritable espace de liberté dans le monde, le moyen de s’échapper doit impliquer la recherche de procédés qui ouvrent des territoires inexplorés. C’est pourquoi il concentré son énergie sur les nouvelles technologies. Pieter Thiel désigne « trois frontières technologiques » à explorer (au sens américain de « Frontier ») :
1. Le cyberespace : Pieter Thiel lança Paypal dans les années 1990 dans le but de créer une nouvelle monnaie mondiale, libre de tout contrôle du gouvernement. Dans les années 2000, Facebook créa un espace dédié à de nouvelles formes de communautés qui n’étaient pas liées aux Etats-nations historiques. En somme, selon Pieter Thiel, « en créant un nouveau business sur Internet, un entrepreneur peut créer un nouveau monde. » Une limite demeure cependant : ces nouveaux mondes risquent de rester seulement virtuels et non pas réels.
2. L’espace : Il s’agit d’une frontière infinie, et d’une possibilité infinie d’échapper aux politiques mondiales. « Nous devons redoubler d’effort pour commercialiser l’espace » tout en restant réaliste sur la temporalité de ce projet, qu’il juge réalisable dans la seconde partie du XXIe siècle.
3. La création de bases permanentes d’habitation sur la mer. Cette possibilité est plus risquée que le développement d’internet, mais plus réaliste que le voyage dans l’espace. Pour lui, nous atteignons le stade où cette option devient économiquement faisable, et sera bientôt réalisée.
Pieter Thiel achève sa profession de foi en mettant en garde les libertariens contre toute tentation d’utopisme technologique. La technologie n’est pas déterminée. Nous sommes, dit-il, « dans une course mortelle entre la politique et la technologie ». La question du futur reste ouverte, mais la course est très serrée. Contrairement au monde de la politique, dans le monde de la technologie, les choix des individus priment encore. C’est pourquoi, conclut-il, « Le sort de notre monde peut dépendre de l’effort d’une seule personne qui construit ou propage la machine de la liberté qui rendra fera du monde un lieu monde sûr pour le capitalisme. »
Jean-Philippe Vert, Directeur du centre de bioinformatique (CBIO), MINES ParisTech, Paris Sciences and Data, 1 décembre 2016 (présentation)
http://cbio.mines-paristech.fr/~jvert/talks/161201inria/inria.pdf
Christophe Letourneau, Oncologue à l’Institut Curie et responsable des essais cliniques précoces, Paris Sciences and Data, 1 décembre 2016 (présentation)
Jia Li, Co-fondateur et Directeur R&D de CardioLogs
Executive Office of the President National Science and technology Council Committee on Technology, Octobre 2016
“One important concern arising from prior waves of automation, however, is the potential impact on certain types of jobs and sectors, and the resulting impacts on income inequality. Because AI has the potential to eliminate or drive down wages of some jobs, especially low- and medium-skill jobs, policy interventions will likely be needed to ensure that AI’s economic benefits are broadly shared and that inequality is diminished and not worsened as a consequence. The economic policy questions raised by AI-driven automation are important but they are best addressed by a separate White House working group. The White House will conduct an additional interagency study on the economic impact of automation on the economy and recommended policy responses, to be published in the coming months.
Recommendation 15: The Executive Office of the President should publish a follow-on report by the end of this year, to further investigate the effects of AI and automation on the U.S. job market, and outline recommended policy responses.”
Francesca Merlin, Tribune dans Le Monde, 24 février 2016
Selon Francesca Merlin, l’emballement des médias vis-à-vis des découvertes de phénomènes épigénétiques ne reflète pas les nuances du débat scientifique. Elle appelle à la prudence sur un sujet dont les mécanismes causaux demeurent inconnus.
Documentaire Arte, 2016 en replay sur Arte+7
http://www.arte.tv/guide/fr/055859-000-A/nos-collegues-les-robots
Présentation : Fin janvier 2016 à Davos, le Forum économique mondial s’est penché sur le phénomène de la quatrième révolution industrielle et sur les incidences négatives que la robotisation, l’automatisation, la numérisation et l’intelligence artificielle auront sur le marché du travail. Rien qu’en Allemagne, ces innovations menaceraient dix-huit millions d’emplois. Deux camps sont donc désormais en présence : les optimistes et les pessimistes. Les premiers espèrent la suppression des tâches pénibles et répétitives, une aide précieuse pour les personnes atteintes d’un handicap, des gains de productivité, la valorisation de la créativité. Les seconds redoutent la montée du chômage, la fin du salariat, la paupérisation de la classe moyenne, une surveillance accrue des individus, la prééminence des algorithmes dans les opérations financières et l’impossibilité de faire la différence entre réalité et univers virtuel. De plus, le retard déjà accumulé par les États en matière de contrôle des avancées technologiques les rendrait absolument impuissants à maîtriser ces évolutions.
Documentaire de Cécile Denjean, par Pascal Dupont, Martine Michon et Woods TV-Dissidents. Infrarouge, France 2, 2013.
http://www.france2.fr/emissions/infrarouge/diffusions/11-06-2013_63097 / Disponible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=aRS-EsJ9YPk
Présentation : Aujourd’hui, les progrès de la science sont tels qu’ils nous permettent d’imaginer un humain “augmenté”. Pour la première fois de notre histoire, nous avons la possibilité de modifier radicalement ce que seront nos enfants, et nos petits-enfants. Dans les laboratoires, un nouvel individu, partiellement reconfiguré, est en train d’être imaginé, testé… fabriqué. « Bientôt, promettent certains scientifiques, nous considérerons l’Homo sapiens (c’est-à-dire nous) comme une version charmante, certes, mais totalement démodée ! L’Homo technologicus sera tellement mieux ! » C’est précisément ce que propose le marché de l’amélioration de l’être. « Le temps est venu, disent ses promoteurs, de passer à la vitesse supérieure » : un corps parfait et sans âge, un cerveau infaillible, une reproduction maîtrisée, et à terme… l’immortalité. Quitte à acheter quelques pièces détachées pour faire du « tuning » avec notre propre corps comme certains le font avec leur automobile. Voyage à la recherche de cet homme du futur… hybride mi-homme mi-machine, humain génétiquement modifié. Un homme presque parfait.
Emission Datagueule – France 5 – 11 min, avec une interview de Bernard Stiegler
https://www.youtube.com/watch?v=4n2tWyIuA8g
Emission sur les conséquences de l’automatisation généralisée sur l’emploi et la nécessité de repenser la place du travail dans une nouvelle économie.
Jean-Michel Besnier, Fayard, 2012
http://www.fayard.fr/demain-les-posthumains-9782818502822
Résumé : L’homme cédera-t-il la place dans un futur proche à des créatures de son invention, mi-machines, mi-organismes, posthumains issus du croisement des biotechnologies, des nanotechnologies, de l’intelligence artificielle et de la robotique ? Cette perspective relève chaque jour un peu moins de la science-fiction et fait rêver les uns tandis qu’elle inquiète les autres. De fait, les spéculations sur les posthumains et l’humanité élargie, capable d’inclure autant les animaux que les robots ou les cyborgs, se déploient en rupture avec la perspective qui a longtemps été celle de Descartes : nous rendre « comme maîtres et possesseurs de la nature ». C’est au contraire un monde de l’imprévisible, du surgissement aléatoire qui se dessine, rendant inutile ou vaine l’initiative humaine.
L’auteur propose ainsi de définir ce que serait une éthique délivrée des mythes de l’humanisme classique, une éthique posthumaniste qui pourrait bien s’avérer nécessaire dans le monde d’aujourd’hui.
Antoine Missemer, Lyon : ENS Editions, 2013, Oeconomia
https://oeconomia.revues.org/408
Extrait : “Georgescu-Roegen voyait dans la croissance une accélération du processus entropique par l’utilisation intensive menant à l’épuisement du stock d’énergie terrestre, alors qu’une alternative énergétique fiable n’a pas encore vu le jour (le développement du solaire est une solution imparfaite). Pour se donner le temps d’une découverte capitale qui puisse résoudre cette crise écologique, ce n’était que du bon sens de sa part d’incriminer l’obsession de la croissance (Growth-mania) et par cette modération temporaire donner une chance à notre espèce de survivre.”
La pensée économique occidentale, en considérant le processus économique comme un mouvement mécanique de va-et-vient entre production et consommation dans un système clos, a complètement ignoré la métamorphose de la science depuis la double révolution de Carnot et Darwin : la découverte de l’entropie et de l’évolution. Fondée sur le dogme mécaniste, de plus en plus anachronique, la science économique de la croissance néglige superbement les dimensions biogéophysiques de l’activité humaine et nie l’existence de la Biosphère dont nous dépendons. En mettant en évidence les rapports intimes entre la loi de l’entropie et le processus économique, Nicholas Georgescu-Roegen a dévoilé une vérité proprement écologique, qui s’impose désormais à tout le monde : le développement économique ne saurait impunément se poursuivre sans une profonde restructuration et une réorientation radicale.
En anglais : The Entropy Law and the Economic Process in Retrospect
En français : La décroissance. Entropie – Ecologie – Economie
Bernard Stiegler, L’Humanité, Octobre 2015
http://www.humanite.fr/puissance-impuissance-pensee-et-avenir-586852
L’impuissance politique est le sentiment qui habite les esprits contemporains, comme conséquence conjointe de la conscience collective d’une perte des savoirs (prolétarisation généralisée), c’est-à-dire aussi des moyens pour l’action, et de la conscience de l’imminence probable d’une fin totale de la possibilité même de tout savoir (Anthropocène). L’enjeu face à un tel désarmement de la pensée est de construire une nouvelle rationalité sur les ruines et d’après les ruines d’une économie massivement disruptive résultant de l’abandon de l’exosomatisation aux règles du marché, devenu désormais purement spéculatif, irresponsable et autodestructeur.
Le Monde, Septembre 2015
Objets connectés, médecine et algorithmes : les recettes escomptées par l’application des technologies du Big Data à ce champ intersectant s’estiment à 10 000 milliards de dollars. Nouvel Eldorado économique et social, ce secteur émergent porte la promesse prodigieuse d’une médecine 3.0 hyper-préventive, performante et économique. Sur ce créneau, les géants du numériques bataillent déjà les futurs parts de marché en investissant massivement dans la santé connectée. Mais que penser d’une médecine assurée selon les seuls principes du capitalisme spéculatif ?
Le Monde, Août 2015
Sur l’un des marchés les plus lucratifs et compétitifs du secteur pharmaceutique, les deux géants de l’industrie et du numérique élaborent les bases d’une nouvelle économie médicale. Par la collecte, l’analyse et le traitement des données informatiques, ces promoteurs de la médecine 3.0 entendent concrétiser la possibilité d’une gestion automatisée de la santé au niveau individuel et collectif. Au cœur de ce programme : les objets connectés. Plus précisément, des prothèses endosomatiques (lentilles de contact intelligentes) qui ont pour vocation de se substituer aux organes physiologiques dans leurs fonctions de régulation homéostasique. Dans cette perspective, où le « savoir-faire » machinique des algorithmes tendrait à remplacer le soin comme savoir-vivre, quelles conséquences peut-on attendre de la réduction du souci de soi au calcul de soi ?
France inter, 15 novembre 2016
https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-15-novembre-2016
Tour d’horizon sur la question du transhumanisme dans l’émission Grand bien vous fasse ! de France Inter, animé par Ali Rabeihi. Un philosophe, un écrivain et trois journalistes éclairent les présupposés philosophiques des doctrines transhumanistes. Dans quel paradigme idéologique s’inscrivent les valeurs dominantes de ce discours prônant la possibilité d’un monde meilleur – et souvent d’un meilleur des mondes – grâce au progrès technoscientifique ? En quoi consiste le phantasme utopique de l’avènement d’un post-humain ? Que serait une vie qui ne craindrait plus la mort ? Est-il possible de distinguer la médecine qui répare de celle qui transforme ? L’homme cyborg a t-il encore une âme ? L’émission explore ces différentes pistes de réflexion.
Juillet 2016, Rue 89
http://rue89.nouvelobs.com/2016/07/10/silicon-valley-va-t-vaincre-mort-264565
Tuer la mort, tel est le slogan de Calico (contraction de California Life Company) l’entreprise fondée par Google en 2013. Le pari derrière ce projet est de réussir non seulement à « cracker » mais à « pirater » la vie à la manière d’un code informatique. Au moyen d’une haute ingénierie en matière de biotechnologies et d’investissements financiers massifs, la firme entend prolonger la longévité humaine à l’infini. Mais plus largement, au delà de Calico, c’est la recherche médicale dans son ensemble qui est en passe de prendre le tournant vers la lutte contre le vieillissement avec la manne économique impulsée par les titans de la Silicon Valley. Entre le battage médiatique et l’optimisme de ces entreprises, les questions éthiques ainsi que celles des conséquences sociales, économiques et culturelles d’un tel projet semblent éludées derrière les promesses technoscientifiques de la découverte d’une nouvelle fontaine de jouvence.
Rue89, Juillet 2014
http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/13/quand-serons-tous-cyborgs-sera-trop-tard-253678