Session 7. Controverse développée à partir de l’intervention de Nathalie Bulle par Arthur Morlé.
THÉMATIQUE
Éducation numérique et éducation archaïque.
Controverse
Les “Digital Dtudies” tendent à repenser nos politiques éducative face à l’évolution et les innovations des technologies numériques. En nous basant sur les recherches et les travaux de Lev Semionovitch Vygotski ainsi que de Nathalie Bulle concernant l’éducation, serait il possible, ou bien dangereux de mêler culture numériques et éducation ?
Biographie
Nathalie Bulle est sociologue, directrice de recherche au CNRS, au Groupe d’Etude des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS) et chargée de cours
Abstract
Vygotski dans le contexte des ‘digital studies’
Points de vue
Nathalie Bulle pense que l’évolution de la politique éducative est nécessaire, tout comme les recherches préalable à tous changement, afin de ne pas utiliser les élèves comme des cobayes. La médiation culturelle des processus cognitifs sous-tend chez Vygotski l’avènement de l’homme lui-même.
Acteurs
Pédopsychiatres spécialistes de l’éducation spécialistes des nouvelles technologies
Extrait D’article
Nathalie Bulle
Lev Semionovitch Vygotski est né le 5 novembre 1896 dans la ville d’Orcha, en Biélorussie. Son instruction primaire lui fut donnée par un tuteur privé, avant son entrée au gymnasium. Etudiant particulièrement brillant, passionné par les humanités et les sciences sociales, il s’est inscrit en médecine à l’Université de Moscou en raison de la fermeture des carrières officielles, comme le professorat, aux étudiants juifs. Il a rapidement bifurqué vers le droit, tout en suivant parallèlement des cours d’histoire, de philosophie, de littérature et de psychologie. Diplômé en 1917, Vygotski a rejoint Gomel, la ville où il avait grandi et où se trouvait sa famille. Il a animé à l’Institut de pédagogie un laboratoire consacré à la petite enfance et enseigné des sujets aussi différents que la littérature, la logique, la psychologie, ou l’histoire de l’art.Vygotski acheva son premier grand projet de recherche en 1925, La psychologie de l’art, thèse qu’il soutint à l’Institut de Psychologie de Moscou.
Son sujet, relatif aux formes élevées de la conscience humaine, est révélateur de sa conception de la psychologie. Elle dominera son œuvre. La psychologie de Vygotski est une science de la conscience. Elle place les fonctions psychiques supérieures au premier plan. La pensée humaine ne peut être appréhendée comme simple développement des fonctions psychiques élémentaires. Elle marque une rupture qualitative avec les formes de développement d’origine biologique. Dans cette perspective, la psychologie de Vygotski met au jour le rôle joué par les « outils psychologiques » médiateurs de la pensée, d’origine sociale. Ces outils (signes, concepts, système numérique etc.) ont été créés par les sociétés dans le cours de l’histoire humaine et sont transmis notamment par l’école. Vygotski s’attache ainsi tout particulièrement au rôle joué par l’enseignement formel dans le développement intellectuel de l’enfant.L’importance cruciale pour la formation de l’homme des outils de pensée
socialement constitués représente, dans le contexte révolutionnaire russe, une forme d’extension de la pensée marxiste à la psychologie. L’outil chez Engels est le moyen par lequel l’homme transforme la nature et, ce-faisant, se transforme lui-même. La médiation culturelle des processus cognitifs sous-tend chez Vygotski l’avènement de l’homme lui-même. Le psychologue russe est néanmoins proche du Durkheim des Formes élémentaires de la vie religieuse (1912) où les instruments de pensée « que les groupes humains ont laborieusement forgés au cours des siècles et où ils ont accumulé le meilleur de leur capital intellectuel », sont les éléments structurant de la pensée logique et abstraite. En ouvrant cette voie de recherche, Vygotski a créé l’école historico-culturelle en psychologie […] Nathalie Bulle.
Bibilographie
Mots clés
Individuel
Digital studies/Humanities
Digital éducation
Glossaire
les digital humanities (studies)
Les digital humanities (studies) permettent tout d’abord de pratiquer de nouvelles formes de recherche – qui relèvent d’une recherche contributive associant à la recherche des acteurs qui ne sont pas eux-mêmes des chercheurs. Ainsi se trouvent relancées les questions que posait Kurt Lewin au titre de la recherche action.
D’autre part, il ne s’agit pas simplement de questions de méthode et d’instruments de travail tel que le numérique viendrait les bouleverser : est en jeu ce que l’on pourrait être tenté d’appréhender comme une «rupture anthropologique » induite par la numérisation – à condition toutefois d’admettre que l’hominisation est un processus constitué par une constante possibilité de ruptures, de natures diverses, cette capacité de rompre qui est propre à cette forme de vie que l’on appelle l’homme s’appelant aussi la liberté.”
Le constructivisme social
(aussi nommé constructionnisme social ou socioconstructivisme) est un courant de la sociologie contemporaine lancé par Peter L. Berger et Thomas Luckmann dans leur livre The Social Construction of Reality (1966).Cette approche, à l’instar de la conception constructiviste développée en épistémologie, envisage la réalité sociale et les phénomènes sociaux comme étant « construits », c’est-à-dire créés, objectivés ou institutionnalisés et, par la suite, transformés en traditions. Le constructivisme social se concentre sur la description des institutions, des actions en s’interrogeant sur la manière dont ils construisent la réalité.
L’individuation
est le processus de « distinction d’un individu des autres de la même espèce ou du groupe, de la société dont il fait partie ». Il existe à partir de cette définition d’ordre général, synonyme d’individualisation, diverses acceptions distinguées en fonction des disciplines, notamment :
en biologie et en particulier de l’embryologie : « le processus d’induction qui aboutit à la constitution de structures organiques complètes. »
en linguistique : « Processus par lequel un groupe se caractérise face à un autre groupe grâce à des constances de l’activité langagière. »
en philosophie : « réalisation d’une idée générale, d’un type, d’une espèce dans un individu. »
en psychanalyse : « Processus de prise de conscience de l’individualité profonde, décrit par Jung. »
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