Session 2

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Session 2 : Extinction / Diversité

Jeudi 15 décembre – 14h00-16h30

L’analyse phylogénétique du vivant se propose d’ordonner a posteriori dans le temps les apparitions des différents traits partagés entre espèces. Les corps biologiques sont des mosaïques historiques dont les pièces ont été assemblées (ou perdues) de manière contingente, sous les contraintes des environnements passés et en relation avec les autres membres des divers écosystèmes. Nul programme, nulle destinée ne gouverne le déploiement évolutif de la biodiversité. Il en va de même pour le changement des écosystèmes, et pour le développement embryonnaire qui est en lui-même un phénomène évolutif.  En particulier, il est primordial de saisir que les espèces qui s’éteignent ne se réduisent pas à quelques chiffres ou à des spécimens figés pour l’éternité au fond de collections muséales. Le phénomène d’extinction se décline par degrés et dans une pluralité de processus « zombies » qui persistent au niveau des dynamiques écologiques et évolutives. Sans oublier que la perspective d’extinction interroge notre rapport à la nature à travers ce que l’on nomme les « extinctions studies » et notre propre angoisse face aux risques d’effondrement sociaux et humains, par rapport à laquelle nous essayerons de réfléchir à l’urgence actuelle et réelle de la crise de la biodiversité.

Interventions :

Guillaume LecointreMuséum National d’Histoire Naturelle

Le vivant : des millions d’histoires possibles, une seule à reconstituer

Nul programme, nulle destinée ne gouverne le déploiement évolutif de la biodiversité. Il en va de même pour le changement des écosystèmes, et pour le développement embryonnaire qui est en lui-même un phénomène évolutif.

Julien Delord

“Être et ne pas être”, telle est la question… des extinctions

L’extinction de milliers de formes vivantes est le phénomène le plus symptomatique de l’écocide anthropocénique en cours, celui aussi qui interroge le plus brutalement le devenir de notre propre espèce. Penser l’extinction ouvre pourtant sur la richesse des processus vitaux écologiques et génétiques qui nous façonnent et dévoile la force de la pensée « en négatif », celle qui fait surgir du deuil écologique des voies inédites de rapport au vivant.

Giuseppe Longo CRNS et ENS

Le temps de l’hétérogenèse évolutive, ou de la viabilité dans la diversité

Les traces relativement stable des transformations passées des organismes et des écosystèmes contribuent à la compréhension (à la « détermination théorique ») des états présents et futurs. Ceci produit une forme spécifique de détermination ainsi que d’imprédictibilité (ou d’aléatoire) en biologie, au cœur de l’innovation évolutive : les changements d’observables et de paramètres pertinents dépendent aussi d’événements passés, souvent rares, de structures “ex-apted” ou surchargées dont la connaissance demande la mesure synchronique (du présent) et diachronique (du passé).