Session 5 : Le terrain du territoire
Mercredi 19 décembre – 14h00-19h00
Le terrain du territoire, c’est à dire les habitants 1. : Equateur, Loos-en-Gohelle, Plaine Commune
Les « smart cities » sont généralement conçues selon les canons d’une prospérité urbaine toute calquée sur les commodités et fonctions économiques et politiques caractéristiques du consumer capitalism. Mais que se passe-t-il du côté des territoires d’habitats précaires, aux fronières externes du « développement » et de la « croissance » ? Comment les localités lésées par ce « développement » et cette « croissance » peuvent-elles trouver dans les capacités de délibération et d’action offertes par les technologies les ressources d’une nouvelle « résilience » ? Que peuvent inventer les offices de gestion de l’habitat social dans le nouveau contexte ? Quelles sont les spécificités des conurbations autour des zones de métropolisation caractéristiques de la haute connectivité ?
Le terrain du territoire, c’est à dire les habitants 2. : Pas-de-Calais, Anti-Atlas marocain
Les technologies de virtualisation, de simulation et de modélisation en trois dimensions qui ont massivement transformé l’expérimentation scientifique aussi bien que l’ingénierie et la production industrielle peuvent-elles venir entre les mains des habitants – et en particulier des plus jeunes – à travers les jeux vidéos ? Dans quelle mesure les habitants peuvent-ils devenir délibérativement destinateurs aussi bien que destinataires des informations recueillies par les capteurs urbains ? Que peut apporter une « haute technologie » aux habitants de l’Anti-Atlas marocain ?
Intervenants
Sara Baranzoni et Paolo Vignola (UArtes Guayaquil)
Inventer des localités. Pour une nouvelle intelligence urbaine
Guayaquil est une ville latino-américaine représentée comme absolument violente et dangereuse, tandis que l’esthétique de la sécurisation n’est pas seulement évidente, mais determine aussi les relations sociales: il n’y a pas magasins, bazars, entreprise, institutions, activités commerciales sans des officiers ou des chaînes. Le chaud tropical est sidérée par la peur quotidienne. Mais la peur n’est que le prix qu’on paie pour le refus de comprendre la ville et ses habitants dans son ensemble, c’est-à-dire comme un patchwork de singularités topologiques qui n’espèrent que d’être transformées en lieux d’expérimentation territoriale pour aller au de là d’un passé d’abandon et paralyse politique et d’un present d’individualisation algorithmique. Dans une réunion de gestion de l’université des arts de Guayaquil, le recteur Ramiro Noriega avait affirmé: «nous, les artistes, les professeurs, les étudiants de cette université, nous devons devenir les véritable réseaux sociaux, en fait nous sommes déjà les seuls réseaux sociaux» dignes de ce mot. Le Media Lab de l’Université, installé dans le centre de la ville, mais avec des projets qui se dissémineront dans plusieurs quartiers, incarne ce défi, avec une mission: inventer les localités de l’avenir.
Jean-François Caron (Maire de Loos-en-Gohelle)
Développement durable et résilience territoriale
Jean-François Caron est Maire de Loos-en-Gohelle, dans le Pas-de-Calais. Il présentera la démarche de développement durable et le processus de résilience mis en œuvre, ses résultats et ses projets au plan national pour soutenir le changement d’échelle et accélérer la transition écologique et solidaire.
Camille Picard (DRIF Caisse des Dépots et consignations)
Mobiliser le territoire par le(s) projet(s)
Jérôme Capelle et Alain Gressier (Pas-de-Calais Habitat)
L’habitat contributif, une proposition d’habitat social, soutenu par une communauté d’entraide sociale
L’habitat social public héberge 12 millions d’habitants en France, parmi ceux-ci comptent les publics les plus démunis, fragilisés économiquement et socialement.
Face aux enjeux multiples et constants qui s’adressent à eux, en termes d’inclusion sociale, d’éloignement de l’emploi, et plus prosaïquement, d’espoir de mieux vivre, Pas-de-Calais habitat collabore à constituer un nouveau modèle d’habitat social public.
L’habitat contributif, constitue une proposition d’habitat social, soutenu et valorisé par une communauté d’habitants, qui s’autodétermine, privilégie ses propres priorités sociales et économiques, afin d’entrer en disruption avec un modèle sociétal dans lequel elle ne trouve, le plus souvent pas, de réponse à ses toujours plus nombreux défis quotidiens.
Des collectifs d’habitants organisés, se constituent dans 30 quartiers des Hauts de France, en mobilisant les réseaux numériques dédiés du bailleur, afin de diffuser de nouveaux services aux personnes résidentes. C’est donc un nouveau modèle d’échanges économiques et sociaux qui se constitue graduellement (2017-2020) avec la contribution financière des programmes Interreg V FMA ; notre intervention vise à décrire comment va se constituer ces deux prochaines années, cette ambition de valorisation sociale et territoriale.
Titouan Lampe (Dar Si Hmad)
Oasis de brouillard dans les montagnes Aït Ba’amran, au Maroc
Dans les montagnes de l’anti-atlas marocain, la désertification progresse. Des hommes quittent leur terre sous l’effet du dérèglement climatique et affluent vers les villes en pleine croissance. Pour y faire face, l’ONG locale Dar si hmad a mis en place un système de distribution d’eau potable à partir de la récolte du brouillard, le premier du genre au Maroc. Fonctionnel depuis 3 ans, le réseau d’eau de brouillard impact l’organisation sociale en place. En générant une nouvelle ressource en eau, Dar si hmad se lance dans une expérience de paysage complexe mêlant des enjeux environnementaux, socio-économique, techniques, spirituels et politiques. Accompagnée par des partenaires universitaires, techniques et institutionnels, elle lance aujourd’hui la seconde grande étape du projet brouillard: la création d’un Oasis pédagogique.