Corps augmenté, intelligence artificielle et société
Fondées sur les technologies de l’information, les nouvelles industries de la santé sont une facette particulièrement sensible de ce que l’on doit appréhender comme un nouvel âge de l’intelligence artificielle que rend possible l’informatique réticulaire. Il importe cependant ici de revenir à la fois sur les réflexions de Bergson sur le vivant au début du XXe siècle, sur les références qu’y fait Georgesu Rœgen dans ses considérations sur l’exosomatisation et l’entropie, sur les conceptions et les questions des premiers penseurs de l’intelligence artificielle fondée sur les agencements homme-machine computationnelle, et sur les limites, apories et perspectives de la théorie de l’entropie dans le champ de l’humain – au moment où l’”extropianisme”, qui est l’une des sources de la pensée transhumaniste, prétend “dépasser l’entropie”, au moment où les neurotechnologies “endosomatisent” les artifices exosomatiques en réaménageant le cerveau.
Intervenants
Hélène Mialet (anthropologue, Toronto university) – Repenser le sujet à l’heure du numérique
Pieter Lemmens (philosophe, Radboud university) – The Posthuman Fable. Questioning the Transhumanist Imaginary
Dominique Bourg (philosophe, université de Lausanne) – Exosomatisation pour quelle émancipation ?
Le transhumanisme est porteur d’un discours et d’une vision qui portent plus sur des promesses technologiques, inséparables d’une forme de réductionnisme étonnant d’ailleurs, que sur de réelles technologies. Il n’en reste pas moins vrai que les progrès récents en termes de robotique et d’intelligence artificielle contribuent fortement à changer la donne sociale. J’essaierai d’apposer une approche « écologique » de ces changements et défis avec l’arrière-plan la question de l’émancipation.