Session 5


19 décembre

14H-16H

Session 5 – Écologie et économie de l’industrie : la question de l’investissement

Même si les deux notions gagnent à être distinguées, industrie et économie vont de pair. Cette session s’interroge sur les nouvelles écologies/organologies des territoires et leur impact sur les dynamiques économiques durables. Elle tente aussi d’éclairer comment une écologie de l’industrie implique une nouvelle écologie de la monnaie.

Intervenants :

David Djaïz, politologue (Sciences Po Paris) – La Révolution obligée

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Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste (Un. Paris 1 & Institut Veblen) – Transformer la monnaie pour rendre possible la bifurcation sociale-écologique

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Franck Cormerais (IRI-Université Bordeaux Montaigne) – Ecologie et économie de la contribution, vers une solidarité organologique industrieuse

Écologie et l’industrie, économie de la contribution entre investissement et monnaie locale La question de la réindustrialisation repose aujourd’hui sur le problème général de la production et de la croissance. Que produire ? Avec quels effets ? Bernard Stiegler proposait une conception de mécroissance pour sortir du débat croissance et décroissance. Les illusions d’une croissance illimitée et d’un pouvoir intégral sur la nature sont en berne. Cette première illusion est redoublée par un refus de distinguer revenu et capital à propos de la nature. Le capital naturel comprend d’abord les combustibles fossiles qui sont la source de l’énergie que nous utilisons comme un bien que nous employons comme un « revenu en nature » sur lequel repose le système productif ancien. En gaspillant le capital que représente la « nature vivante », nous accroissons la consommation, mais aussi la pollution. L’impératif de la réindustrialisation doit donc internaliser dans le calcul économique les coûts d’un capital naturel qui génère une dette écologique qui est liée à un surcroît d’utilisation des ressources relativement à la capacité régénératrice de la planète (Passet). Cette internalisation des coûts naturels, auxquels il faut ajouter les coûts psychologiques et sociaux, justifie la notion d’investissement nécessaire dans des systèmes locaux contributifs. Ces systèmes locaux, à la fois territoires apprenants et territoires responsables, doivent pouvoir investir pour limiter les dettes écologiques. Dans ces systèmes locaux contributifs, une monnaie de proximité réappropriée par les parties prenantes et une gouvernance collective favorisent le déploiement d’une éco-technologie sociale au service d’une transformation des ressources et des styles de vie (nourriture, transport, santé, formation, etc.). Le local réarticule les processus de valorisation des savoir-faire, savoir et savoir vivre. Il s’agit de retourner le mécanisme de la dette (Graebert) qui limite l’investissement pour reconnaitre une dette écologique qui autorise une « bifurcation » (Stiegler et alii).