Session 5 : Éducation et capacitation dans l’ère post-véridique : technologies numériques, médias sociaux et savoirs transgénérationnels
Mercredi 23 décembre – 14h00-16h30
En tant qu’elles constituent un nouveau milieu mnémotechnique, les technologies numériques opèrent des disruptions majeures dans les champs de la recherche et de l’éducation : plutôt que de permettre le partage de savoirs (processus dynamiques et transgénérationnels qui font l’objet de pratiques singulières), les médias sociaux favorisent la diffusion d’informations mémétiques, chargée en signaux émotionnels, calculables par des algorithmes et susceptibles de produire des effets de “buzz” en temps réel. La loi de l’audience et du marché semble ainsi s’imposer sur ces plateformes, en dépit des nombreuses potentialités contributives des technologies numériques. En effet, contrairement aux technologies analogiques traditionnelles, les technologies numériques contiennent en puissance la possibilité de dépasser la frontière entre producteurs et consommateurs d’images, en ouvrant de nouvelles possibilités d’analyse, d’annotation et d’éditorialisation des objets temporels audiovisuels (films, émissions, vidéos, cours, etc.). De telles pratiques sont au principe de la réflexivité critique que l’école a pour fonction de développer, et qui devrait permettre aux plus jeunes générations d’affronter les enjeux de l’ère post-vérité. Alors que se développe le télé-enseignement, l’école et l’université sauront-elles inventer de nouvelles pratiques et outils capacitants fondés sur les potentialités contributives des technologies audiovisuelles numérisées ? Sauront-elles transformer les spectateurs passifs en contributeurs critiques, et les audiences en publics, afin de redonner une chance à la démocratie ?
Interventions :
Victor Chaix – Institut de Recherche et d’Innovation et Association des amis de la génération Thunberg
Quelles éducations à l’heure de l’Anthropocène ?
Je vais tenter d’introduire brièvement cette session en questionnant le rôle de l’éducation, de la capacitation et plus généralement des savoirs à l’heure de l’Anthropocène et ce dans le stade bien particulier de l’exosomatisation que constitue le numérique. En m’appuyant sur les longs travaux de Bernard Stiegler sur ces questions et de nos propres réflexions et expérimentations dans le cadre de l’Association des amis de la génération Thunberg – qui se veut aussi une École de la génération Thunberg – je vais dresser une brève liste et interprétation de quels types de savoirs et de fonctions noétiques sont aujourd’hui impératifs à valoriser, afin que les plus jeunes générations puissent affronter et surmonter les défis et catastrophes à venir.
Tyler Reigeluth – Université Catholique de Lille
Culture et activité technique à l’école
Franck Cormerais – Université Bordeaux Montaigne
Études digitales, interscience et esquisse d’un programme pour l’intergénération
Maxime Barilleau – Collège Poincaré
La démarche Urbanités Numériques en jeux