Programme

This page is available in english.

Session 1 : L’ère numérique des savoirs et des non-savoirs

Vendredi 5 décembre – matinée

L’écriture numérique réticulaire affecte toutes les formes de savoir : vivre, faire, concevoir. Elle réactive ainsi la question du statut de l’inscription, de la trace et de la discrétisation comme conditions de possibilité des savoirs qui fondent les enseignements supérieurs (c’est-à-dire constitués par l’expérience apodictique inaugurée par la géométrie).
C’est pourquoi la numérisation du champ académique requiert une requalification des cadres épistémologiques – ce qui constitue le programme des études digitales dont les lignes directrices furent ébauchées au cours de l’édition 2012 des ENMI.

9h30

Bernard Stiegler (IRI, UTC, Conseil National du Numérique)
Traces, rétentions, raisons : organologie et pharmacologie des études digitales

10h15

David Bates (Université de Californie, Berkeley)
Automatisation et théorie de la faille

11h00

Jean Lassègue (EHESS)
Turing, l’écriture et l’informatique

11h45

Guiseppe Longo (ENS Ulm)
La machine à états discrets, sa logique, sa physique: du dualisme informationnel à un nouveau monisme sans matière

12h30

Discussion

13h00

Déjeuner

Session 2 : Phénoménotechniques des sciences de la nature et de l’esprit

Vendredi 5 décembre – après-midi

Dans sa pensée de l’esprit scientifique, Gaston Bachelard introduisit la question du statut de l’écriture solidairement avec celle de la technicité des phénomènes scientifiques. Ecritures scientifiques et phénoménotechniques constituent les dimensions primordiales de ce que Michel Foucault appellera plus tard les « régimes de vérité », et qu’il appréhendera lui-même à partir de la question de l’archive comme régime de matérialité. En astrophysique comme en biologie, en philosophie du droit comme en sociologie, l’organologie scientifique numérique nécessite plus que jamais l’étude « phénoménotechnique » des « régimes de vérité » et de « matérialité » contemporains.

14h30

Antoinette Rouvroy (FNRS Namur)
La gouvernementalité algorithmique comme régime de vérité

15h15

Dominique Cardon (Orange, Université de Marne la Vallée)
Sciences sociales et données

16h00

Pause

16h15

Vincent Minier (CEA) et Vincent Bontems (CEA)
Le cycle de l’image de l’astrophysique : l’objet-image et la culture numérique

17h00

Cédric Matthews (CNRS)
L’innovation permanente dans la biophotonique

17h45

Discussion

18h45

Fin de la première journée

Session 3 : Conceptions instrumentales transdisciplinaires

Samedi 6 décembre – matinée

Ce qui constituait autrefois le domaine supposé mineur des « sciences auxiliaires » (bibliothéconomie, documentation, archivistique, publication) devient l’élément transdisciplinaire et architectural des formes de savoir, et la condition de leur coopération. La mémoire, ses grandes allégories, ses strates et ses écrans se reconfigurent avec la numérisation.
Ces instruments communs qui conditionnent peut-être la possibilité d’un open access véritable peuvent-ils engendrer de nouveaux champs transdisciplinaires ? Comment les concevoir, les spécifier et les développer ?

9h30

Hidetaka Ishida (Université Todaï, Tokyo)
Ipad, wunderblock, hybrid reading

10h15

Gerald Moore (Univertsité de Durham, UK)
Humanités et « tournant computationnel » de la société hyperindustrielle

11h00

Denis Peschanski (CNRS, Paris 1 Sorbonne)
Memory studies et digital studies

11h45

Franck Cormerais (Université de Bordeaux 3 Michel de Montaigne)
Mémoire numérique et transdisciplinarité

12h30

Discussion

13h00

Déjeuner

Session 4 : Chercher, enseigner, éduquer dans l’anthropocène digitalisé

Samedi 6 décembre – après-midi

Les nouveaux instruments des savoirs sont – et à l’avenir seront plus encore – ceux de la controverse scientifique tout autant que de la guerre économique, de l’éducation et de la souveraineté politique et administrative. Les soubresauts provoqués au cours de la dernière décennie sous l’effet web collaboratif dans l’économie éditoriale scientifique aussi bien que dans l’organisation des institutions d’enseignement supérieur et de recherche nécessitent une reconsidération très approfondie des modèles organisationnels, des rythmes et des territoires de la recherche aussi bien que des modalités de l’enseignement, des rapports entre les niveaux académiques et des relations entre institutions du savoir et société.

14h30

Warren Sack (Université de Californie, Santa Cruz)
Code and critical theory

15h15

Hélène Mialet (Université de Californie, Berkeley)
Anthropologie du numérique

16h00

Francis Jutand (Institut Mines Télécom)
La ville laboratoire

16h45

Claude Kirchner (INRIA)
Open access et politiques industrielles

17h30

Valérie Peugeot (Conseil National du Numérique, Orange), Daniel Kaplan (Conseil National du Numérique, FING)
Littératie du numérique et enseignement

18h15

Discussion générale

18h45

Bernard Stiegler
Conclusions