Théories et pratiques de l’épistémologie dans les sciences de l’homme & de la société à l’époque du numérique
Issu de la technologie informatique, le numérique transforme aujourd’hui en profondeur aussi bien les pratiques que les objets des sciences de l’homme et de la société. C’est dans ce contexte qu’émergent des programmes et des départements d’humanités numériques (digital humanities) où la question d’une nouvelle épistémologie des instruments semble s’imposer, cependant que la publication des data et l’ouverture des savoirs, faisant apparaître des pratiques inédites de recherche contributive, rouvre à nouveaux frais le dossier du rapport entre le monde académique et son dehors.
INTERVENANTS
Dominique Cardon
Open data, savoirs statistiques et communautés critiques.
Le mouvement qui s’est constitué autour des “données ouvertes” et du “journalisme de données” propose une articulation originale entre savoir statistique, espace public et critique sociale. L’objet de cette communication sera d’explorer certains des enjeux moraux, sociologiques et politiques de cette nouvelle configuration.
Jean Lassègue
On envisagera les transformations épistémologiques qui ont rendu possible l’émergence de l’informatique (alphabétisation des mathématiques et déterminisme mécaniste des processus qui les mettent en oeuvre) ainsi que les effets en retour de cette émergence sur le cours des sciences et de la société.
Pierre Mounier
Ce que le numérique fait aux humanités : les humanités numériques à la croisée de traditions intellectuelles concurrentes
Le développement des humanités numériques, synonyme de la généralisation et de l’intensification de l’usage des technologies numériques dans les différentes disciplines des «humanités» mais aussi des sciences sociales, réactive une tension ancienne dans ces disciplines entre une tradition scientifique de production positive de connaissances cumulées et une tradition critique qui accorde une large place à l’herméneutique.
Cette tension, féconde, se manifeste dans les nombreux débats qui traversent le champ à propos de la notion de «big data», de la notion d’archive, mais aussi de la définition même de son propre périmètre.